Si je mourrais là-bas sur le front de l'armée de guillaume apollinaire
"Poèmes à Lou" est un recueil dans lequel se trouve une partie de la correspondance que l'auteur eu avec Louise de Coligny-Chatillon. Celle qu'il appelait encore avec tendresse, et amour, "Mon Lou" était pourtant son ancienne maitresse. Leur rupture avait précédé son départ pour le front.
Ainsi, lorsqu'il ne parle pas de son retour, il évoque la Mort, qu'il cotoie chaque jour.
Le poème est-il une preuve d'amour, une manière de se donner du courage ou un hymne à la vie?
Il y déclare son amour, à Lou mais aussi au Monde. Il affirme qu'ils se rappelleront de lui. Il le fait de manière aussi violente que l'évocation de sa mort, aussi violente que son quotidien. Mais il incite aussi Lou à vivre malgré sa mort.
Au front, l'auteur voit la Mort chaque jour, il vit avec elle, ainsi qu'avec la violence des combats. Cette brutalité du quotidien se retrouve dans ce poème.
Le poème donne la couleur dès le premier vers, avec le verbe mourir. L'incertitude de sa survie est concrétisée par l'utilisation du conditionnel. C'est une mort sanglante qu'il évoque: "couvrirait de mon sang", "Le fatal giclement de mon sang". Le champ lexical du sang est utilisé. Une métaphore, "mon sang c'est la fontaine ardente", exprime l'horreur par l'abondance du sang versé. On peut supposer que cette abondance de sang évoque le grand nombre de soldats déjà morts en 1915.
En plus de se retrouver dans la mort elle-même, la brutalité se retrouve aussi dans les souvenirs qui resteront: "mon souvenir s'éteindrait comme meurt un obus éclatant", "ce souvenir éclaté", même après sa mort , la violence persistera, cette idée est aussi exprimée par l'utilisation fréquente du mot "sang". L'étalage de son souvenir sur le monde est , "grâce au champ lexical du front (front de l'armée", "obus éclatant",évocation du général Baratier), décrit de telle façon que le lecteur à l'impression visuelle et sonore d'assister à une scène de