On sait que les apprentissages des élèves dépendent du travail que l’école leur donne à faire, et que ce travail est lui-même dépendant du travail des enseignants. Longtemps conditionnées par des procédures et des moyens didactiques contraignants, et/ou laissées à la libre initiative de chaque professionnel, les pratiques pédagogiques ordinaires font aujourd’hui l’objet d’une attention renforcée : elles sont étudiées par la recherche, observées voire évaluées par la hiérarchie et les autorités politiques en charge de l’éducation. D’un côté, on met l’accent sur l’autonomie des établissements, l’empowerment des acteurs, la recherche d’efficacité par la comparaison des performances locales aux objectifs généraux de l’institution. De l’autre, l’école veut donner des gages intermédiaires de fiabilité en standardisant ses programmes, ses méthodes, ses instruments d’évaluation, donc en soumettant les maîtres à l’injonction paradoxale de conformer leurs initiatives à des marches à suivre définies ailleurs. Le travail pédagogique peut finalement se trouver pris en tenaille entre le contrôle des résultats et celui des moyens, la concurrence entre les personnes et la généralisation des ‘bonnes pratiques’ par une inspection tatillonne. Au final, comment les formes du contrôle se présentent-elles réellement ? Comment évoluent-elles dans le temps ? Qu'en pensent et qu’en font les enseignants, les cadres, les chercheurs en éducation ? En quoi le contrôle du travail de front office contribue-t-il ou non au développement de la profession ? Quelles sont les tensions, les ambivalences, les controverses dans ce domaine ? En quoi peuvent-elles être éclairées par l’état des savoirs ? Le but de ce colloque est de rassembler des spécialistes du travail enseignant d’une part, du travail de contrôle et d’évaluation de ce travail d’autre part, pour mieux comprendre à quelles conditions l’un et l’autre peuvent contribuer à l’activité des élèves et à leurs apprentissages.