Sociologie de la colonisation et relations entre sociétés globales
Le premier volume de la Sociologie coloniale porte en sous-titre : « Introduction à l'étude des contacts de race. » La recherche s'est donc orientée à partir d'une notion ambiguë, hors du domaine de la biologie et de l'anthropologie physique, la notion de race - qui tend à se confondre en ce cas avec celles de sociétés différentes et inégales en puissance, de « peuples » et cultures étrangers, voire de classes sociales [1]. R. Maunier ne s'est nullement attaché à préciser quels types de sociétés et de cultures, quels types de mise-en-rapport (la notion de « contact » restant imprécise) caractérisent les diverses colonisations. Ceci nous conduit à formuler une seconde critique : une telle oeuvre manque du sens relativiste et n'accorde pas une suffisante attention aux différentes situations qui ont suscité la colonisation au cours de l'histoire ; elle s'en tient à un niveau de généralité, ne différenciant pas clairement les caractères communs et les caractères spécifiques des diverses colonisations, qui réduit sa portée. Surtout, la manière même dont l'étude est entreprise paraît singulièrement critiquable ;