Sponde, tout s'enfle contre moi
L’Auteur : Jean de SPONDE (1557- 1595) est un homme politique et un célèbre poète baroque français. Sa vie entière est marquée par les Guerres de religion (2nde moitié du XVIème siècle) : « Je sens dedans mon âme une guerre civile ». D’abord protestant, il se convertit au catholicisme en 1593. Dès lors, il est considéré comme un traître par les calvinistes.
L’œuvre : Les Sonnets sur la Mort sont publiés de manière posthume en 1597. On trouve dans son œuvre des thèmes de la littérature baroque tels la hantise de l'inconstance, la brièveté de l'existence et l'horreur de la mort. La mort, au sein de la vie, exprime l'aspiration vers l'au-delà et suscite le besoin d'appeler Dieu. Selon Sponde, la vie est vécue comme un passage vers la mort. Cette œuvre est composée de poésies abstraites qui dévoile une méditation sur l'homme déchiré entre son corps et son âme. Il y réside notamment une forte tonalité religieuse. Ainsi, son écriture cherche à peindre l'épaisseur du monde, les complications du destin de l'homme, son obscurité. Cette sensibilité baroque est exprimée par la recherche du déséquilibre et de la richesse excessive des formes. Le monde qui se reflète dans cette poésie est ainsi un monde qui a cessé d'être clair et univoque (qui n’a qu’un seul sens) et le style de Sponde rend cette complexité palpable. Le Vocabulaire :
v.1 : « m’assaut » = m’assaille
v.2 : « Ange révolté » = référence au diable.
v.3 : « Charme inventé » = l’artifice enchanteur
v.4 : « m’abisme » = s’engouffrer ; tomber dans le gouffre de la mer.
v.5 : « nef » = navire
v.5 : « oreille dormante » semble désigner l’oreille qui n’entend pas la voix trompeuse du diable.
v.7 : « ton Temple » désigne le lieu de culte des protestants. Jean de Sponde semble ici prendre partie pour l’Eglise réformée.
La Lecture analytique :
** L’introduction :
Jean de Sponde est, avec Agrippa d’Aubigné, le plus célèbre des poètes protestants (même si, comme Henri IV,