Sport
Ce phénomène universel a suscité l’intérêt des sciences humaines. Christian Pociello a étudié les
« pratiques, mythes et représentations » relatifs au sport dans un article, publié en 1996 par l’Encyclopaedia Universalis. Les historiens Roger Chartier et Georges Vigarello ont abordé « Les traits distinctifs des sports modernes » dans le numéro 320 des Cahiers français, publié en mai-juin
2004. La même année, Isabelle Queval a fait paraître, sous le titre S’accomplir ou se dépasser, un ouvrage sous-titré Essai sur le sport contemporain. La popularité du sport est d’ailleurs attestée par une photographie prise en 2005 lors du « Semi-marathon de la ville de Nice » pour Agence Images.
L’ensemble de ces documents s’interroge sur les motivations des sportifs, professionnels comme amateurs, et notamment sur leur intérêt pour la compétition. Peut-on réduire la massification du sport à un développement généralisé de l’esprit de compétition ? C’est ce qu’on étudiera en s’intéressant dans un premier temps au sport comme phénomène social universel et divers, et dans un deuxième temps à l’influence du sport de haut niveau sur l’état d’esprit des sportifs amateurs.
D’après Isabelle Queval, le sport, dans l’acception moderne du terme, est véritablement né au
XX
e siècle. Roger Chartier et Georges Vigarello vont dans le même sens, en opposant le sport moderne aux jeux plus traditionnels. D’après ces deux auteurs, le sport moderne prétend faire abstraction de la société : son but serait d’offrir à chaque individu les mêmes chances de triompher. Ils notent cependant que le sport est, en fait, une activité éminemment sociale. Christian Pociello n’est pas loin de partager cette opinion : dans l’article qu’il a rédigé pour l’Encyclopaedia Universalis, il explique que le sport est une activité intrinsèquement sociale, étroitement dépendante du