Stendhal
Henri Beyle naît rue des Vieux Jésuites (aujourd'hui rue Jean-Jacques Rousseau) à Grenoble dans une famille bourgeoise qu'il apprécie peu. Sa mère, qu'il aimait beaucoup, meurt alors qu'il a huit ans. Son père Chérubin Beyle (qui sera plus tard fait chevalier de la Légion d'Honneur et lui léguera sa croix) lui donne alors pour précepteur l'abbé Raillane, et le jeune Henri souffrira de la tyrannie de l'ecclésiastique : « Je haïssais l'abbé, je haïssais mon père, source des pouvoirs de l'abbé, je haïssais encore plus la religion au nom de laquelle ils me tyrannisaient[4]. » Sa haine s'étend à sa tante Séraphie sans doute maîtresse de son père. Pendant que le père monarchiste devient un anti-modèle, le grand-père Gagnon initie l'enfant à la philosophie des lumières.
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Ancienne maison de Stendhal à Grenoble avec la terrasse construite sur le rempart romain et donnant sur le Jardin de Ville.
En 1796, il entre à l'École centrale de Grenoble. En octobre 1799, il part à Paris pour passer le concours de l'École polytechnique. Il renonce à se présenter et sera très déçu par la capitale, où il tombe malade. De 1800 à 1801, il participe à la campagne d'Italie où il est nommé sous-lieutenant au sein du 6e régiment de dragons. Sa carrière militaire est rendue possible par son cousin Pierre Daru, secrétaire général à la guerre. La découverte de l'Italie laisse Beyle émerveillé.
Revenu à Paris, il essaie de se faire une place, dans le négoce, dans le succès littéraire ( il veut écrire " des comédies comme Molière ") ou en séduisant des femmes.
En 1805, il devient l'amant de l'actrice Mélanie Guilbert et il la suit à Marseille et s'essaye au commerce, sans grande motivation, ni grand succès d'ailleurs. Mais, ces années d'apprentissage auront une grande influence sur le personnage de Julien Sorel dans le Rouge et le Noir. En 1806 grâce à Pierre Daru il est affecté à l'intendance où il fera montre