D’après une enquête du SNJV (Syndicat National du Jeu Vidéo) ; En deux ans le chiffre d’affaires du secteur du jeu vidéo au niveau mondial est passé de 41,9 milliards EUR en 2011 à presque 60 Milliards en 2012. Mieux ; il devrait s’établir à plus de 75 Milliards en 2015 ! Mais alors comment expliquer le taux de précarité de plus en plus élevé chez les jeunes diplômés dans ce secteur ?
On compte aujourd'hui quelque 250 entreprises pour 5000 emplois en France. Le nombre de places ne peut palier le nombre de diplômés de plus en plus nombreux. Ceux qui trouvent un emploi ont donc souvent un statut précaire (free-lance, intérimaire...)
De nos jours, beaucoup de jeunes tendent à choisir des cursus scolaires en lien avec le monde de l’informatique dans l’espoir de faire de leur passion, leur métier mais à quel prix ? On sait aujourd’hui que la conception des jeux vidéo s’apparente bien souvent à une course contre la montre afin de fournir vidéos promotionnelles, ou des versions de test dans des délais parfois utopiques et souvent au détriment de la dimension humaine.
On peut prendre comme exemple le « Crunch time» ; alors que cette méthode de travail intensif ne devrait relever que de l’exception, elle est aujourd’hui devenue la norme. La sortie de LA Noire il y a deux ans illustres bien ce dérèglement ; le rythme de travail avoisinait les 110h hebdomadaires.
Au final, ce sont donc les passionnés les premiers touchés par l’instauration de rythmes draconiens. L’offre en matière de main d’œuvre est si importante que les industriels se permettent de baisser démesurément les salaires tout en augmentant la charge de travail de façon colossale.
Il semble donc y avoir peu de chances pour que la tendance s’inverse même si une réévaluation des métiers du jeu vidéo semble urger dans un secteur en crise sociale où la course au profit s’accroît de plus en plus…