Suis-je ce que j'ai conscience d'être - plan
Je suis tout ce que j'ai conscience d'être; comment en serait-il autrement, étant donné que la conscience, quand elle porte sur les contenus propres de l'esprit, de mon "moi", ne peut par définition me tromper?
Je pense donc je suis : pas de différence entre être et penser être tel ou tel (ie, ce qui apparaît et ce qui est réellement). Avoir conscience de soi c'est se connaître avec certitude.
Développt : le monde extérieur est douteux mais moi, je suis certain de me connaître tel que je suis grâce à ma conscience; cf. malin génie.
Transition : que présuppose la thèse selon laquelle je suis tout ce que j'ai conscience d'être? Que la conscience existe ou peut exister à part du monde extérieur. On va montrer que ce présupposé ne va en fait pas de soi.
II- Soit Hume, soit Kant : ainsi, peut-être ne suis-je pas exactement tel que je m'apparais à moi-même à travers ma conscience?
Qui nous dit que la conscience bénéficie d'une telle immunité? Il faudrait alors que la conscience soit pure intériorité, ie, que je puisse discerner totalement "avoir conscience de soi" et "du monde". Or, ce n'est pas le cas. On aboutit ici à une nouvelle déf de la conscience: elle est toujours conscience de quelque chose. D'où : le postulat nécessaire au privilège de la conscience étant détruit, on ne peut être sûr d'être tel que ce que l'on a conscience d'être.
III-Ne suis-je pas même tout à fait autre que ce que j'ai conscience d'être?
L'inconscient freudien
Les sciences humaines (primat du social sur l'individuel)
La conscience perd tout privilège; elle n'est plus que la surface du psychisme. Son immédiateté est trompeuse (elle nous trompe sur nous-mêmes). Bref, il y a quelque chose de plus profond qu'elle, qui est mon être véritable, et à quoi je n'ai hélas pas accès directement.
IV - Mais finalement, ne puis-je pas partiellement prendre conscience de ce que je suis?
Je peux en effet