Suis-je le mieux placé pour savoir ce que je suis ?
La connaissance de soi est le savoir qu'une personne acquiert sur elle-même, en termes psychologiques ou spirituels, au cours de sa vie, à l'occasion de ses expériences. Elle sollicite la justesse de la pensée, l'esprit critique et une certaine considération pour le regard des autres. Finalement, suis-je le mieux placé pour savoir ce que je suis ? Cette question aborde le problème de la connaissance de soi, du rapport à l'autre, de la conscience et l'inconscient. (Qu'est-ce que je pense lorsque je pense à moi ?) Quelle est cette place dont il est question ? Puis-je me juger moi-même, comme un autre, comme n'importe qui ? Puis-je être objectif lorsque je parle de moi-même ? Ai-je besoin des autres pour savoir ce que je suis ?
I
1) Quelle est cette place dont il est question ?
En tant que sujet universel, « je » est le mieux placé pour obtenir un savoir sur lui-même.
Hegel, grand philosophe allemand de la fin du XVIIIe siècle, considère, dans son œuvre L'esthétique, que l'homme bénéficie d'une double existence. « L'homme existe d'une part, au même titre que les choses de la nature, mais d'autre part, il existe aussi pour soi, il se contemple, se représente à lui, même, se pense. » L'homme n'a donc pas seulement conscience d'être en vie, il se distingue de l'animal en s'interrogeant sur ce fait. Selon Hegel, parce que je m'interroge sur ce monde et sur la place que j'y occupe, sans m'y confondre et en me mettant à distance par la pensée, on peut dire que je ne suis pas seulement « dans le monde », mais que je suis « au monde ».Je ne suis pas n’importe qui. Je suis seul à connaître me connaître, à connaître ma singularité. Par exemple physiquement, je suis le seul à avoir conscience de mes sens, mes maux : personne ne peut ressentir la douleur que je ressent lorsque je me blesse. Il en est de même pour mes mobiles les plus intimes, ceux que pour rien au monde je ne dévoilerais. Je suis seul juge. Et parce que je suis juge et partie, je me déclare