Bernard KOUCHNER, alors Ministre de la Santé, souligna lors d’un interview au journal Le Monde en 2001 que l’Ecole est le lieu où la lutte contre l’obésité des adolescents doit être combattu. Ce fléau de l’obésité chez les jeunes, dans nos sociétés « post-modernistes » (LIPOVETSKY, L’ère du vide, 1983) est criant. Néanmoins, les débats qui émaillent notre pays autour de la vie et donc de la santé de l’enfant n’a pas toujours porté sur l’obésité. Ainsi, la santé à l’école et en particulier en Education Physique n’est pas conçue de la même manière selon la période de l’Histoire de la France. La santé d’hier en EP n’est pas celle d’aujourd’hui. C’est pourquoi « donner à la santé une définition à la fois ouverte et dynamique provoque un enrichissement de l’EP qui ressemble à sa perte » (LE BOULCH, 1966). Cependant, l’Organisation Mondiale de la Santé interprète le concept de santé comme étant certes une « absence de maladie » mais aussi un « état de bien être mental, physique et social ». Dès lors, la santé revêt une triple dimension (physique ; psychologique ; sociale) à laquelle CANGUILHEM en 1966 rajoute l’aspect émotionnel. Dans ces conditions, la santé en EP prend en compte ces 4 pôles afin d’être en phase avec le concept. Ceci nous conduit à nous interroger sur quelques problèmes existentiels autour de la relation entretenue entre la santé et l’EP. En effet, dans quelle mesure l’EPS s’appuie-t-elle sur la santé ? Comment la santé peut-elle devenir un enjeu à l’école et surtout en éducation physique ? La santé vécue dans la société est-elle en adéquation avec celle vécue en EP ? Enfin, dans quelles conditions peut-on dire que l’EP participe à une éducation à la santé depuis 1945 ? Ce questionnement nous amène à défendre l’idée selon laquelle l’EP même écartée d’une identité médicale au sens strict, s’est toujours référée de près ou de loin à la santé. Nous montrerons d’abord dans une première partie que l’EP est unie à la santé dans une optique de