Dans Méditations métaphysiques, de Descartes, il est question de la remise en cause du savoir de l’auteur, de façon à reconstruire les « fondements » de ses pensées, afin d’ « établir quelque chose de ferme et de constant […] », celui-ci nous explique qu’ afin de parvenir à un système de pensée personnelle, nous devons entreprendre de remettre en cause toutes les opinions que l’on nous a inculquées dès l’enfance, et que nous prenons comme des vérités. Descartes cherchait un moyen d’atteindre la véritable pensée personnelle, mais avant cela, nous pourrions nous demander : Qu’est-ce que penser par soi-même ? La réponse à cette question dépend d’abord de la définition du terme « penser », ce mot pouvant à la fois signifier rêver, imaginer de manière presque inconsciente, passive, ou au contraire, se concentrer, méditer, raisonner ou encore réfléchir. Nous utiliserons le verbe « penser » comme « toute chose qui se fait en nous de telle sorte que nous l’apercevons par nous-mêmes ». En nous posant cette question, nous nous devons également de nous demander si « penser par soi-même » signifie penser seul, enfermé dans son esprit sans partager ses opinions, ou au contraire, confronter ses idées avec d’autres personnes, partager ses points de vue, de même, est-ce penser toujours contre les autres, ou parfois avoir la même pensée qu’autrui ? Pour commencer, nous nous pencherons sur le premier sens que nous trouverons à la pensée personnelle, telle une réflexion intérieure, sur sa singularité, son refus d’être la même qu’une autre, autrement dit, penser par soi-même, c’est penser seul contre les autres. Puis, nous verrons que la pensée personnelle passe aussi par la confrontation avec d’autres idées, par le partage des opinions. Enfin, nous nous intéresserons à la première difficulté à penser par soi-même : prendre conscience de soi. (En effet, il n’y a pas de pensée personnelle sans conscience de sa propre personne.)

En premier lieu, face à l’expression « penser par