* Albert Memmi, décrit les caractéristiques fondamentales du racisme dans un essai philosophique du même titre en 1982. Il explique que cette notion est un nuancier, en effet constater une différence n’est pas discriminant puisque ce sont ces particularismes qui constituent l’identité individuelle de chaque homme et qui en font sa richesse. Pour se démarquer, s’affirmer et devenir un homme à part entière autonome et nature, il fonctionne selon des préférences. Mais « préférer » ne signifie pas « rejeter », même si pour marquer son originalité, l’homme va souvent décrier ce qui ne correspond pas à ses normes chez l’autre. En ce sens, l’homme n’admet pas la diversité culturelle comme le stipule Claude Lévi-Strauss dans un essai plutôt sociologique titré Race et Histoire publié en 1952. Cet anthropologue insiste même sur la notion « d’ethnocentrisme » qui fait l’objet du chapitre 3 retenu par ce corpus pour démontrer que l’homme est centré sur sa propre culture, qu’il considère comme essentielle à son épanouissement sociale et personnel/individuel. Sa culture lui offre, en effet, des points de repères rassurant, sécurisant qui ne lui demande pas de se remettre en question. Claude Lévi-Strauss établit ainsi, que l’homme à un esprit de domination qui va le conduire à discriminer et finalement à rejeter l’autre et ses différences qu’il qualifiera de « sauvages ». L’homme fait donc preuve, à ce titre, d’un manque de relativisme, faute de connaissances et d’ouverture d’esprit d’après Albert Memmi. En témoigne l’attitude de Tintin au Congo, qui sous le coup de crayon d’Hergé en 1946, dénigre les Congolais en marquant leurs différences d’attitude qu’il conçoit comme des tares. Dans cet esprit, les Noirs sont vu comme des fainéants, pires que des animaux si on relève le comportement de Milou qu’il leur donne des ordres que les Congolais semble parfaitement comprendre. Tintin n’essaie pas de les comprendre non plus, il les regarde comme des attardés qu’il se doit d’éduquer