SYNTHESE

Qu’est-ce qui définit une nation ?

Quel rôle joue le passé? Pour Ernest RENAN toute nation nécessite un passé car il définit son présent, et le devoir de mémoire est inconditionnel. CHESTERTON rejoint en quelque sorte ce point de vue en ventant le patrimoine intellectuel, qui à son sens prime sur tout autre chose y compris l’expansion territoriale. En revanche Julien BENDA n’attache pas une importance outrancière au passé car selon lui la nation a plus un but pratique que moral.

Doit-on s’attacher au matériel ou à l’intellectuel pour définir une nation? Julien BENDA pense que l’individu apparient à une nation avant tout pour des raisons pratiques, de protection, de rapports de force, il relègue la part de sensibilité affective au second plan. C’est cette même sensibilité qui pour Ernest RENAN définit une nation, cette volonté de vivre ensemble et de perpétuer les actes des ancêtres. CHESTERTON plébiscite également l’amour de la patrie, mais il met en garde contre le chauvinisme aveugle, le patriotisme excessif et imbécile.

Y a-t-il des nations plus grandes que d’autres? D’après Julien BENDA il est clair que oui, puisque d’après l’auteur l’individu a plus intérêt à vivre dans une grande nation au sens matériel du terme, c'est-à-dire une nation étendue puissante politiquement et militairement. Or si d’un coté CHESTERON affirme que le patriote doit être des faits d’arme de sa nation, de l’autre il souligne le fait qu’une nation tire sa gloire de son histoire intellectuelle, une histoire ou la défaite n’existe pas, pour laisser la place au progrès. Ernest RENAN quant à lui n’émet aucun jugement de valeur sur telle ou telle nation, pour lui chaque individu doit trouver sa place dans la nation qui lui convient spirituellement en dehors de toute considération ethnique ou