Synthèse - Comment se forment les groupes sociaux ?
La vie sociale ne se résume pas à un face-à-face entre les individus et « la » société : les premiers sont en effet toujours insérés au sein de divers groupes sociaux. Ces regroupements sont cependant de taille et de nature très différente : ils peuvent réunir de deux à plusieurs milliards de personnes (l'humanité !), leurs membres peuvent tous se connaître (comme les camarades d'une même classe) ou non (élèves d'un même lycée), s'être rassemblés volontairement (membres d'une association) ou non (membres d'une famille), de manière plus ou moins durable, et enfin pour des motifs variés (un goût partagé, une activité collective, des idéaux partagés, un intérêt commun, etc.) qui, sont fréquemment le support d'une identité sociale partagée, d'autant plus forte qu'elle est reconnue à la fois par eux et par les personnes extérieures au groupe. On peut distinguer notamment les groupes « primaires » , définis comme des ensembles de personnes qui se connaissent toutes et se fréquentent de manière relativement régulière (cas d'une famille, d'un groupe de pairs, des élèves d'une même classe, etc.), et les groupes « secondaires », dont les membres partagent certaines propriétés communes, s'identifient et sont identifiés comme appartenant à un même groupe en vertu de ces dernières, mais sans forcément se connaître (cas des membres d'une même profession, d'un syndicat, des supporters d'un même club de football, etc.). L'intensité des liens au sein de ces groupes dépend ainsi largement des variables présentées précédemment, et va elle-même déterminer la force de la socialisation que le groupe va exercer sur ses membres (voir chapitre précédent). Chaque individu appartient en effet simultanément à plusieurs groupes, qui vont chacun exercer une influence sur ses manières de sentir, d'agir et de penser. Les groupes secondaires n'ont cependant pas forcément un rôle moins fort que les groupes primaires en la matière. Un bon exemple en est