Synthèse Les Tragiques Théodore Agrippa d'Aubigné
Cet extrait des Tragiques, dont le ton lui-même est dramatique, se situe au début du recueil : il a donc été dicté lors de son « agonie ».
Comment le poète utilise-t-il son art pour dénoncer les horreurs de la guerre ?
Nous allons étudier le tableau allégorique qu'il dresse de la France puis l'engagement du poète.
Cet extrait présente une triple allégorie, annoncée dès le premier vers du texte : « Je veux » (v.1). Il peint « La France une mère affligée » (v.1), tout comme un peintre à l'image de Raphaël pourrait représenter une Madone (La Madone à l'enfant). D'Aubigné utilise pour cela une référence biblique : le mythe de Jacob et Esaü, frères jumeaux que tout oppose et qui se déchirent tout d'abord, lorsque la bénédiction d'Isaac est attribuée à Jacob le spirituel grâce à Rebecca, sa mère qui le préfère « Mais son Jacob » (v.12) à son frère aventurier, à la différence de son mari. Elle revêt donc Jacob d'une peau de bête pour imiter la pilosité de son frère et, Isaac, aveugle, le bénit. Esaü pourchasse Jacob pour le tuer pendant 20 ans mais ils se pardonnent mutuellement quand ils se retrouvent. Esaü devient donc l'allégorie des catholiques car il est l’aîné et que la religion catholique est apparue avant la religion protestante. Ces deux enfants sont dénaturés et deviennent