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La chaîne d’information du Qatar est la plus suivie dans le monde arabe. Reportage à Doha, quartier général d’une rédaction, première sur le front des révolutions... et des polémiques.
Un des leurs vient d’être arrêté place Tahrir au Caire. Les présentateurs interrompent leur direct, l’ambiance se tend dans les studios de Doha, à deux pas des buildings du centre-ville dressés entre mer et désert. Tandis qu’Al-Jazira arabe et son double anglophone diffusent en continu les images des manifestations égyptiennes, sur le terrain, leurs reporters doivent se cacher pour travailler. Bureau détruit, accréditations confisquées, ils sont pourchassés par la police, détenus, parfois battus. Au cœur de la révolte, informant heure par heure et sans censure, allant à l’encontre de la propagande des télés d’Etat, ce sont des cibles de choix pour la répression gouvernementale. Et les premiers témoins d’un événement suivi avec avidité partout dans le monde.
Destinée à un public oriental, présentée en arabe classique par des hommes en costume et des jeunes femmes pour la plupart non voilées, diffusée dans 100 pays de l’Asie du Sud-Est à l’Amérique du Nord, Al-Jazira a pour devise « l’opinion et l’opinion contraire ». Depuis qu’elle a donné la parole à Oussama Ben Laden, certains la surnomment « Terror TV ». Pour d’autres, c’est « la CNN arabe ». Al-Jazira est aujourd’hui regardée dans plus de 50 millions de foyers. C’est la chaîne numéro un en Orient. Invitant dans ses émissions les représentants de tous les bords, elle est successivement accusée d’être pro-talibans ou pro-américaine. Et leurs correspondants en Israël sont régulièrement maltraités par l’Autorité palestinienne comme par les Israéliens. Ses talk-shows fiévreux réunissent devant les écrans des nations entières. L’un des plus connus, « La charia et la vie », est animé par Cheikh Youssef al-Qaradawi, un religieux égyptien. Apprécié pour sa franchise, parlant de politique aussi bien que de