Test
La clé du roman est donnée par M. Antolini, ce pédagogue un peu hors normes qui aime la philosophie et la poésie et qui comprend, sans doute mieux que d’autres, cet âge incertain et fragile qu’est l’adolescence. Seul ce professeur a su approcher la vérité de Holden : « Franchement je ne sais que diable te dire, Holden [...] J’ai l’impression que tu marches vers une sorte de terrible, terrible chute... » Lui seul a pressenti la catastrophe — et, bien malgré lui, l’a précipitée en voulant aider Holden, lui témoigner son affection, sa tendresse.
C’est de l’intérieur, et de façon intime, que nous comprenons ce dont souffre Holden, car le texte écrit là n’est autre que le discours vivant d’un adolescent qui a basculé dans la folie. « Ce truc idiot » qu’il raconte, c’est la façon dont il a dérapé, comment, d’un long mouvement continu et inéluctable, il est parti à la dérive. Nous le voyons progressivement perdre ses attaches et insensiblement s’enfoncer. Ce livre est l’histoire d’un