Test
Cléopâtre ATHANASSIOU - POPESCO - Publié(e) le 1 mars 2010
« Donner sens aux apprentissages » : voilà un sujet fort difficile à traiter. J’ai cependant choisi de maintenir cette visée en considérant le développement psycho-affectif du tout petit enfant, de sa naissance à l’âge de sa scolarisation. Nous allons essayer de comprendre ce qui va permettre à l’enfant, dès ses premiers apprentissages, d’avoir une « tête bien faite » plutôt qu’une « tête bien pleine ». L’éducation est partout, mais elle s’enracine si profondément dans le lien émotionnel qui se noue entre le bébé, puis l’enfant et sa mère, ou celle qui en tient lieu, que tout repose dans le monde interne sur l’évolution de ce premier lien. Il est hélas tout à fait possible que l’enfant, non seulement emmagasine des connaissances, mais également développe des capacités intellectuelles très poussées, se préparant un avenir brillant, sans que toutefois l’acte même d’apprendre soit une expérience qui prenne sens pour lui. Nous abordons avec ce point le rapport existant dès les prémisses de la vie psychique, entre l’expérience émotionnelle et le lien de signification qui se noue entre deux êtres humains. Lorsque le savoir se sépare de cette expérience et de ce lien profonds, il n’est qu’un savoir de surface soumis aux aléas de toutes les manipulations qui nous éloignent de l’humain et qui feraient de nous des machines. La logique, la raison même, peuvent être pleinement sollicitées dans le développement des savoirs. Aussi la perte du sens de l’apprentissage n’est pas folie. Elle est plutôt la perte, l’oubli diraient certains, du rapport intime entre l’émotion et la signification.
Etudions à présent comment se développe ce noyau profond que tout être humain devrait maintenir en soi lorsqu’il se tourne, tout au long de sa vie, vers le monde qui l’entoure afin de le connaître.
A : Le bébé
Un bébé, cela n’existe pas sans une maman qui prend soin de lui, disait Winnicott.