Texte De Marc Raffinot
Marc Raffinot*
Juin 2001
Version provisoire
Il existe maintenant une vaste littérature sur la place des pays en développement (PVD) dans la nouvelle architecture financière internationale (on trouvera des synthèses récentes dans Teunissen 2000, Gilbert, Irwin & Vines 2001) . Cette littérature est essentiellement consacrée aux pays à revenu intermédiaires, en raison notamment des multiples crises qui les ont frappés dans la période récente (Mexique, Asie, Equateur, Pakistan, Ukraine, Argentine, Turquie, etc.) Les pays les plus pauvres, quelle que soit la catégorie dans laquelle on les range (pays moins avancés ou PMA, pays à faible revenu ou PFR, pays pauvres très endettés ou PPTE) paraissent en revanche presque totalement absents de la discussion.
Après les annulations de dettes dans le cadre de l’initiative «pays pauvres très endettés » (PPTE), on s’oriente rapidement vers un système où l’aide au pays les plus pauvres serait entièrement fournie sous forme de dons. Cette disparition des prêts aux pays les plus pauvres (qui les exclut donc en pratique du système financier international) est l’aboutissement d’un long processus, qui a commencé par l’offre de prêts en dessous des conditions du marché.
Cet article analyse les implications de cette évolution et chercher à évaluer dans quelle mesure cette évolution est favorable pour les pays pauvres. Avant d’aborder ces divers aspects de la question, nous examinerons une objection de base : le système “ dons seulement ” résulterait simplement du fait que les pays les plus pauvres seraient en quelque sorte incapables de rembourser les prêts qui leurs sont faits.
1. LES BOULEVERSEMENTS DU SYSTEME DE FINANCEMENT INTERNATIONAL DES PAYS PAUVRES
L’évolution du système international de financement du développement est marquée par un dualisme de plus en plus prononcé. Alors que les pays à revenu intermédiaire font de plus en