texte à la manière de Balzac
Ce beau manoir était immense, avec trois corps de bâtiments s’élevant chacun sur trois étages et percés de plusieurs dizaines de fenêtres et de portes. Il comprenait également de nombreuses annexes, dont une écurie sur l’aile droite et un pigeonnier sur l’aile gauche, et ouvrait sur un parc de plusieurs hectares regroupant des essences d’arbres et de fleurs venues du monde entier.
L’intérieur quant à lui était décoré à la dernière mode, parquets lambrissés, meubles laqués, lustres et miroirs vénitiens et tissus précieux aux couleurs chatoyantes.
Mais seulement quatre personnes profitaient de ces somptueuses pièces, menant une vie bourgeoise, légère et festive, qui conférait à la demeure une atmosphère joyeuse et accueillante…
Mais un autre monde vivait et s’affairait à l’ombre des maîtres, un univers discret, soumis et résigné, le monde des domestiques. Cette triste et monotone colonie de domestiques, tous habillés de façon similaire, s’agitait en tout sens, coupait, taillait, nettoyait, frottait, tels des fourmis laborieuses, mais pourtant elle semblait invisible.
Ce monde de la domesticité, Maryse, la petite bonne, en faisait partie. Embauchée pour les plus viles tâches ménagères, elle travaillait avec une horde d’autres servantes sous les ordres de Mme Agnès, l’autoritaire intendante du manoir.
Durant ses courts moments de répit, Maryse occupait comme ses semblables une pièce minuscule et sombre située sous les combles avec, pour seuls meubles, un inconfortable lit, un broc et une cuvette ébréchés, offerts par sa maîtresse, et