Teyssier Franck
Il n’est pas rare d’entendre deux élèves s’entretenir ainsi à propos de leur séance de … sport ou d’EPS :
« Tu vas où ?
- en sport !
- Ah oui. Et tu fais quoi ?
- d’la course…Et toi,
- J’vais faire du basket.
- Oh t’as du bol…C’est qui ton « prof » ? »
Pour s’associer à la problématique proposée et à l’analyse sémantique souhaitée, l’objet de cet essai s’articule autour de la définition des termes « Ecole » et « Sport ». Cet échange verbal spontané montre que ces élèves considèrent la séance « de sport ou d’EPS » comme un temps de sport : Je vais « en sport faire du sport avec le prof, le moniteur ou l’éducateur» Et d’ailleurs pourquoi pas ?
Seulement, ils font de l’Education Physique et Sportive (EPS).
Cette confusion est tellement courante qu’aujourd’hui personne n’y prête plus guère attention. Mais chaque terme, que ce soit Activités Physiques et Sportives (APS) ou Education Physique (EP), a une définition particulière et singulière que nous devons distinguer.
Nous assistons en EP depuis la seconde moitié du siècle dernier à la mise en place, pour l’élève, d’un processus d’individuation, au sens de réalisation personnelle, résultat d’une pédagogie qui a beaucoup fluctué depuis une méthode prônant la conformité à un modèle, en passant par une pédagogie basée sur les principes du structuralisme pour se diriger vers une éducation respectant les spécificités de chaque individu. L’évolution des conjonctures sociétales influence fortement les pratiques sportives ainsi que l’EP. Du souci hygiénique et sanitaire présent lors de la reconstruction de la France dans les années 1945, en passant par le prosélytisme sportif (1960) pour arriver à la construction d’un individu cultivé, lucide et autonome, les finalités de l’EP et celles des pratiques sportives n’ont cessé de s’adapter, de se modeler aux conditions et aux événements économiques, politiques, culturels et sociaux de notre société.
Depuis les