Théatre
1 - Histoire de la tragédie
- La tragédie naît dans l’Antiquité, à Athènes. Les dialogues des acteurs alternent avec le chant du chœur, et les malheurs survenus à de grands personnages sont mis en scène. Aristote, dans La Poétique, détermine les six parties qui composent la tragédie : "la fable, les caractères, l’élocution, la pensée, le spectacle et le chant" (chap. 6). Il montre que la tragédie a pour but de susciter la terreur et la pitié afin d’opérer une purgation des passions qu’il nomme catharsis. C’est au Ve siècle av. J.-C. que la tragédie antique connaît son apogée avec Eschyle, Sophocle et Euripide.
- Au début du XVIIe siècle, un genre nouveau apparaît : la tragi-comédie a pour particularité de présenter un dénouement heureux (Le Cid de Corneille, 1636). Le XVIIe, siècle du classicisme, voit l’apogée d’un genre tragique qui devient extrêmement codifié. La tragédie est en vers, comprend cinq actes, doit présenter des personnages de haut rang et s’inspirer de sujets antiques (Cinna, Rodogune de Corneille), mythologiques (Phèdre, Andromaque, Bérénice de Racine), bibliques (Esther, Athalie de Racine). Le sujet tragique par excellence est le conflit de la passion avec la raison. L.Goldmann définit ainsi l’homme tragique dans Le Dieu caché (Gallimard, 1976) : L’homme est un être contradictoire, union de force et de faiblesse, de grandeur et de misère ; l’homme et le monde dans lequel il vit sont faits d’oppositions radicales, de forces antagonistes qui s’opposent sans pouvoir s’exclure ou s’unir, d’éléments complémentaires qui ne forment jamais un tout. La grandeur de l’homme tragique, c’est de les voir et de les connaître dans leur vérité la plus rigoureuse et de ne jamais les accepter.
La tragédie est régie par la règle des trois unités ainsi que par celles de la bienséance et de la vraisemblance.
- Au XIXe siècle, la tragédie disparaîtra au profit du drame romantique, avant de réapparaître au XXe siècle sous