“The thin redline. International and European tensions between the cultural and economic objectives and policies towards the cultural industries”
Ellen Huijgh et Katia Segers

Le but principal que cet article engage est celui de rendre compte de la manière complexe et problématique dont les industries culturelles se rapportent aux objectifs multiples, écartelés entre le culturel, l’économique et le politique. Ellen Huijgh et Katia Segers accusent une certaine incohérence concernant démarches théoriques entreprises au cadre de la thématique de l’industrie culturelle. La confusion la plus prégnante est identifiable déjà au niveau de la signification attachée à la syntagme « industrie culturelle », à qui les scientifiques attribuent de nombreuses acceptions et qui est ainsi employé pour décrire des concepts non-identiques. Néanmoins, les industries culturelles jouissent d’une attention importante pour les preneurs de décision, soit les différents gouvernements et institutions. Toujours est-il que la conceptualisation de ce phénomène se trouve loin d’être parachevée. Les auteurs remarquent dans ce sens une certaine polarité sémantique que la notion connaît. L’amplitude des acceptions fait que le terme est écartelé entre un sens « fort » et un sens « faible », en fonction de l’orientation de l’utilisateur et du contexte d’emploi. Dans une première direction, les auteurs stipulent que l’industrie culturelle permet aux élaborateurs des politiques de se justifier par rapport aux buts économiques et socioculturels.
En revanche, les deux auteurs attirent l’attention sur la question suivante : même si les gouvernements et les institutions semblent en accord sur la définition et la problématique des industries culturelles, en fait, chaque acteur peut se rapporter, par ce terme, à une réalité autre que celle de son interlocuteur. Cette discontinuité constitue la conséquence qu’entreprend une absence d’une cursivité dans la délimitation exacte