Theophile viau
En 1615, Théophile entre au service du comte de Candale en qualité de secrétaire poétique. Il a des façons impies et licencieuses qui flattent l'hostilité de l'aristocratie face au despotisme croissant. À travers les odes et les stances, les satires et les épigrammes du premier recueil de ses Oeuvres poétiques (1621-1623), Théophile confesse son libertinage spirituel avec une telle candeur et un tel succès que la morale en vigueur s'en offense en la personne de deux zélés jésuites. Au reste, ce temps, qu'inquiète l'agitation protestante, n'est pas à la clémence. Il abjurera en 1622 la religion de son enfance. En vain. Il n'évitera ni le scandale qu'aggravent encore, en 1623, la publication du second recueil de ses oeuvres et surtout celle du Parnasse satyrique, ni ses plus funestes conséquences : en fuite, il est jugé par contumace et condamné au bûcher.
Arrêté en septembre, conduit à la prison du Châtelet, il y vivra de 1623 à 1625 et y écrira quelques-unes de ses pièces les plus durables : la «Lettre de Théophile à son frère» et la «Maison de Sylvie», suite de dix odes commencées à Chantilly chez son protecteur, Henri de Montmorency. Grâce à l'intervention de son ami bien-aimé, des Barreaux, et à la maladresse de ses adversaires, Théophile échappera au bûcher. Banni, puis gracié, il mourra des suites de sa captivité, un an après sa libération, à l'âge de trente-six ans.
Maintes fois rééditées, ses Oeuvres poétiques connaîtront au XVII siècle un succès tel que la gloire de Malherbe même en pâlira. Symbole d'un temps mal