Le modele IS-LM predit qu'une hausse des depenses publiques, quel que soit le mode de nancement que l'Etat utilise, conduit a une hausse de la production et de l'emploi a court terme, c'est-a-dire pour des prix (des biens et des facteurs de production) donnes et pour un stock de capital egalement donne. Nous avons deja entrevu dans le Cours 3 que cette prediction n'etait pas vraiment conrmee lorsque les agents prenaient en compte l'integralite de la politique au moment ou ils choisissaient leur consommation et leur epargne, par exemple l'integralite de la suite des imp^ots dont ils devront s'acquitter au cours du temps, et non pas seulement l'imp^ot courant. A moyen terme, les prix (et les anticipations de prix) reagissent aux desequilibres eventuellement observes sur les marches (mais le stock de capital reste xe en principe) et le modele AS-AD (ore globale / demande globale) suggere que la politique budgetaire perd de son ecacite, la relance sur la production et l'emploi etant progressivement amoindrie par la hausse du niveau general des prix et des salaires 1
. La production et l'emploi retrouveraient nalement leurs niveaux naturels. Ici, nous allons revenir sur l'ecacite de la politique budgetaire
a plus long terme. Les variations du decit public ont-elles comme a moyen terme peu d'eet, voire des eets pervers, comme nous invite a le penser les deux derniers exemples du cours precedent, sur l'activite a plus long terme, des lors que la politique budgetaire est susceptible d'in uencer l'accumulation du capital dans l'economie ?
Il est utile de reprendre auparavant plus en detail les principaux canaux au travers desquels la politique budgetaire et son nancement in uencent l'activite a court et moyen terme. A court terme, dans le modele IS-LM, l'activite est gouvernee par la demande agregee de biens : les entreprises satisfont la demande qui s'adressent a elles,