Théorie des trois codes chez diderot
Dans la seconde moitié du XVIIIe siècle, un vaste mouvement philosophique et scientifique désigné sous l'appellation de « Lumières » connut une intensité particulière en France, en Allemagne et en Angleterre. Ce mouvement tire son nom de la volonté des philosophes de ce siècle en Europe de combattre les ténèbres de l'ignorance par la diffusion du savoir. L'Encyclopédie, dirigée par Diderot et d'Alembert, est le grand ouvrage où sont rassemblées les connaissances disponibles pour les répandre auprès d'un public éclairé.
Denis Diderot écrit de nombreux ouvrages réfléchissant sur des problèmes de la société de son temps, parmi lesquels trois contes au programme. Valérie André (membre de l'Académie royale des Sciences, des Lettres et des Beaux-Arts de Belgique) écrit dans son article "Diderot: contes politiques et politique du conte": « La fin des années 1760 et, plus encore, les années 1770 constituent une période charnière dans la pensée de Diderot qui s'oriente de plus en plus nettement vers les problèmes posés par la morale et par la politique. L'approfondissement de la théorie des trois codes -naturel, civil et religieux-, l'interrogation sur le lien qui unit la littérature au vrai et au vraisemblable sont alors au coeur des réflexions de l'écrivain. Les contes qu'il compose à cette époque se révèlent le lieu d'expérimentations privilégié de la pensée politique d'un homme qui s'interroge sur les délicates relations entre l'individu et le groupe, la compatibilité relative entre la liberté individuelle et le bien collectif ». Le chiasme montre deux pistes distinctes dans la pensée de Diderot : l'une, « conte politique » renvoie plus aux 3 codes tandis que « politique du conte » fait référence aux procédés de ce choix formel. Diderot travaille sur la notion de "morale", donc sur l'ensemble de règles de conduite et des valeurs qui définissent la norme d'une société, sur la politique aussi, sur la manière de diriger un État