Thérèse desqueyroux
5) Thérèse : une héroïne de tragédie
a) En quoi est-elle un « monstre » ?
b) En quoi est-elle aussi une victime ?
Thérèse a tenté d’empoisonner son mari pour une raison qu’elle ignore elle-même. Tout au long de l’histoire elle tentera de mettre des mots sur son crime et de l’expliquer : le récit est une tentative d’explications.
On peut considérer que Thérèse est un « monstre » car elle a souhaité la mort de son mari et ne regrette pas son acte qu’elle voulait libérateur pour elle. En effet elle ne supporte pas sa vie, tout est trop encadré et règlementé pour elle qui souhaiterait avoir plus de liberté et pouvoir dire haut et fort ce qu’elle pense, ce qu’elle ne peut pas faire dans sa vie avec Bernard puisque celui-ci privilégie la famille (les valeurs familiales) ainsi que les valeurs de la société de l’époque.
C’est un monstre pour différentes raisons : tout d’abord il y la raison première, elle a empoisonné son mari sans trop savoir pourquoi et ne se définit pas comme étant une criminelle puisqu’ « il n’y a pas eu de victime ». Mais aussi car c’est une mauvaise mère qui rejette son enfant, ne veut pas s’en occuper et préfère que ce soit son amie Anne de la Trave qui s’en occupe. Cette dernière dira d’ailleurs que « une mère qui ne s’intéresse pas à son enfant…je trouve ça ignoble ».
Mais c’est aussi une victime car c’est d’ailleurs à cause de cet « emprisonnement » que l’on peut supposer que Thérèse a commis cet acte. Elle rêve de liberté, ce qu’elle ne peut pas avoir avec Bernard qui a des opinions et des règles très strictes. Thérèse dit d’ailleurs « il faut faire silence à Argelouse » et elle répète cette expression plusieurs fois dans le texte ce qui montre bien qu’elle étouffe et qu’elle ne supporte plus la vie monotone et bien rangée qu’elle mène. Elle n’est pas libre de s’exprimer librement, il n’y a qu’avec Jean Azévédo qu’elle peut ressentir un peu de liberté, c’est d’ailleurs la raison pour