Tocqueville et la démocratie
A priori démocratie et tyrannie s’opposent . On imagine la tyrannie comme le pouvoir exercé par un prince, un souverain, un despote, sur un peuple opprimé.
Inversement, en démocratie, le peuple se gouverne lui-même. Comment pourrait-il s’opprimer lui-même ? Cela semble impossible. Peut-il alors opprimer une de ses composantes (la minorité …afficher plus de contenu…
Le but de Tocqueville est de dévoiler ce secret que les peuples ne voient pas. (p.85). Les peuples démocratiques veulent un pouvoir central et une législation uniforme ; la règle doit s’appliquer à tous de la même façon. Les privilèges accordés à des villes, des familles ou des individus sont rejetés. Les individus sont petits, isolés les uns des autres et faibles ; plus ils sont faibles et isolés, plus ils accordent de pouvoir à l’Etat, qu’ils croient et font tout-puissant. Ainsi, le pouvoir central, aux Etats-Unis, n’a pas de limites ; il a le droit de tout …afficher plus de contenu…
il n’a plus un libre usage de son corps. Il ne peut recourir à la Justice. Il n’y a plus d’instances de médiation, de recours contre la loi, qui s’applique immédiatement. La loi écrase le citoyen. « C’est toi que je veux, que tu le veuilles ou non » : on ne tient pas compte d’autrui, il n’est plus qu’un objet. « je sais que tu m’aimes » , lui dit une Vieille (240) « moi aussi je sais ce que tu veux » : le tyran prétend savoir ce que l’autre veut, lire dans son cœur, dans son intimité. Les femmes donnent des ordres : « allons, avance ta bouche » , elles parlent à l’impératif. Le plus fort impose son désir au plus faible : « car j’ai du plaisir, moi, à coucher avec ceux de ton âge. » (p.