totalitarisme
«Totalitarisme» 1
GAYDUK Irina
«Les sociétés totalitaires sont fondamentalement comparables, et elles sont chacune historiquement uniques; pourquoi elles sont ce qu’elles sont, nous ne le savons pas», écrit Carl Friedrich, l’un des principaux théoriciens du totalitarisme, en 1954. «Depuis la chute de l’URSS la discussion sur la nature, la parenté ou la singularité des ces «tyrannies modernes» (H.Arendt) a resurgi de plus belle».2 Krzysztof Pomian, historien et philosophe franco-polonais, en tant qu’un Directeur de recherche au CNRS, experte dans l’histoire de Pologne et socioculturelle de l’Europe3, s’intéresse aussi à la question de la validité le l’usage du concept de totalitarisme des régimes fascistes, nazis et staliniens. Développé dans plusieurs ouvrages4, ce sujet devient central dans son article «Totalitarisme» dont nous faisons le commentaire.
Tout en déterminant l’emploi des termes «totalitaire» et le «totalitarisme» qui restent vagues5, l’historien procède à la comparaison empirique entre le nazisme, le fascisme et le stalinisme (tandis que la majorité des chercheurs proposent les perspectives théoriques). En s’appuyant sur la triple dimension comprenant l’idéologie, de l’organisation politique et su système d’exercice du pouvoir, le chercheur met en lumière les points de convergence et de différence entre les trois phénomènes. La comparabilité elle-même de trois régimes, malgré leur extrémité idéologique hétérogène, lui permet de justifier leur appartenance à «un même genre», ainsi que, avec certaine limitation, son concept de totalitarisme.
En suivant l’auteur dans son analyse, nous étudions dans quelle mesure sa perspective comparative des trois régimes est pertinente et légitime afin que chacun d’entre eux puisse être qualifié de totalitaire. Tout en examinant ces entités politiques selon le schéma proposé par l’auteur, nous allons commenter et compléter sa position vis-à vis de la comparabilité