Tous contre l'excision
Une lame. Un cri. Des larmes. Du sang. Ces mots représentent l’excision, une mutilation infligée aux filles dans plus de vingt-cinq pays d’Afrique. Elle est pratiquée principalement en Sierra-Léone, en Somalie ou en Ethiopie. Dans ces pays, toutes les ethnies ne pratiquent pas les mutilations sexuelles féminines et dans une même ethnie, ces pratiques ne sont pas toujours systématiques. Le pourcentage des femmes et des fillettes touchées par ce fléau sociétal est très variable. On peut toutefois estimer que plus de 130 millions de femmes et de fillettes sont victimes de ces pratiques sur ce continent, soit environ un tiers de la population féminine de l’Afrique. Mais cette soi-disant opération est également pratiquée en dehors de l’Afrique : en Indonésie, en Malaisie et au Yémen, partiellement au Moyen-Orient, dont le Kurdistan Irakien.
Pourquoi suis-je indignée de cette pratique ? Parce qu’elle consiste à couper les organes sexuelles des filles. Pourquoi cette pratique? Parce que les hommes de ces régions ont grandi avec l’idée que leur future épouse devait être ainsi « préparée ». Toute femme grandissant sans avoir été excisée est considérée comme impure. Impure pour le mariage, et seulement digne d’être bannie de sa famille et de son village. Le clitoris est impur. Ces vieilles croyances, ancrées depuis des centaines d’années dans ces contrées, se transmettent de mère en fille, de père en fils, et sont pratiquées par une ou deux vieilles femmes du village.
C’est ainsi Mesdames et Messieurs que la petite fille est amenée tôt le matin, sans qu’elle sache exactement ce qui va lui arriver, chez la « spécialiste » de ces « opérations », dite exciseuse. Le plus souvent, la veille au soir, sa mère lui aura donné à manger plus qu’à l’habitude, afin qu’elle prenne des forces en vue de ce qui l’attend. Bien entendu, à cet instant encore, l’enfant ne se doute de rien…
Au petit matin, l’enfant est amenée entre les mains de celle