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Séance 7. La politique de change
1.
Introduction
La politique de change est au centre des débats de politique économique dans les pays industriels comme dans les pays émergents. De multiples exemples attestent de son importance : • en France, le choix de participer au système monétaire européen (SME) en 1979, de s’y maintenir en 1982-83, de renoncer aux dévaluations à partir de 1987, de défendre la parité du franc face au mark en dépit d’attaques spéculatives en 1992-93, et enfin d’entrer dans l’euro en 1999, a fortement structuré la stratégie économique. On peut notamment y relier la politique de « désinflation compétitive » initiée au milieu des années quatre-vingt, et l’ajustement budgétaire de la seconde moitié des années quatre-vingt dix. L’impact de ces choix sur la croissance, l’emploi, l’inflation a été considérable. Ils ont fait l’objet de débats très vifs. au Royaume-Uni, la stratégie a été différente : entrée tardive dans le mécanisme de change du SME (en 1990), sortie précoce sous la pression des marchés (en 1992). Cela a amplifié la divergence des cycles économiques à l’égard du continent. La question de la participation à l’euro a structuré le débat de politique macro-économique britannique, et le débat politique tout court, durant les années 2000 à 2003. L’année 2003 a été marquée par les refus britannique (par échec aux « cinq tests » proposés par le Chancelier de l’Échiquier, Gordon Brown) et suédois (par referendum) ; aux Etats-Unis, la politique du « dollar fort » initiée par le secrétaire au Trésor, Robert Rubin, en 1995 a contribué à l’expansion des dernières années en attirant les capitaux étrangers nécessaires au financement de l’investissement. Depuis le printemps 2002, le dollar s’est fortement déprécié sans que le solde extérieur américain ne se redresse. Les Etats-Unis ont alors accusé les économies asiatiques, et notamment la Chine et le Japon, de ne pas jouer le jeu de la flexibilité. Ces