Toute écriture est palimpseste
Toute écriture est « palimpseste »
J’ai choisi d’étudier un poème de Louis ARAGON, intitulé « Bierstube Magie allemande » et sa récriture par Léo FERRE, intitulée « Est-ce ainsi que les hommes vivent ? ». Ce poème fait partie du « Roman inachevé » de Louis ARAGON qui est une partielle autobiographie. « Bierstube Magie allemande » a été écrit à la suite de la Première Guerre mondiale. Aragon nous fait part de ses impressions en tant que soldat. « Bierstube » désigne les bars à filles et nous apprenons donc qu’Aragon, en tant que soldat, fréquentait ce genre d’endroit. Il nous fait part de l’illusion amoureuse qu’offraient ces maisons closes aux soldats allemands à cette époque. Aragon nous fait également part du chao qui a suivi cette guerre, et ainsi la déraison des soldats qui ne cherchaient qu’un peu d’amour dans les bras de prostitués. Dans les quatre premiers vers du poème, quelques expressions en allemand y sont introduites, ce qui permet ainsi de situer le contexte plus facilement. La guerre 14-18 faisant référence à l’occupation en Allemagne. Léo Ferré, dans sa récriture, ne va pas tenir compte de ces quatre premiers vers. Mais il va cependant utiliser les trois dernières strophes du quatrième vers, c'est-à-dire : « Est-ce ainsi que les hommes vivent et leurs baisers au loin les suivent comme des soleils révolus » en tant que refrain. Ainsi, la chanson commence au cinquième vers du poème de Louis Aragon. Léo Ferré se concentre d’avantage sur la démarche des hommes envers les prostitués, et beaucoup moins sur le contexte de guerre dans lequel le poème s’inscrit à l’origine. Léo Ferré n’a cependant changé aucune parole, et l’on peut également constater que l’interprétation de la chanson est davantage parlée, que chantée. Excepté le refrain. Cette chanson fait part à celui qui l’écoute, d’un récit d’un homme perdu, ne se sentant pas réellement à sa place dans le monde dans lequel il vit et trouvant refuge dans les bras des filles : « Moi qui moi-même