TPE SUR LE RACISME
Chantal L. fait partie des « ratés » de la chirurgie esthétique. Combien sont-ils ? « Personne ne le sait », reconnaît le docteur François Perrogon, président de l’Association pour l’information médicale en esthétique, qui compte 600 adhérents. C’est ma coiffeuse qui m’a conseillé ce chirurgien. Il avait l’air très sûr de lui, il me disait qu’il était le meilleur. Alors j’ai dit oui. » Le 19 juillet 2000, Chantal L., 55 ans, s’est fait opérer dans une clinique de chirurgie esthétique des Yvelines. Cette petite brune, comptable en région parisienne, avait mis de côté 37 000 francs pour s’offrir des seins plus généreux et une remise à neuf des paupières. « Le lendemain, le chirurgien est venu me voir pour me dire que j’avais fait un hématome aux paupières, mais j’avais les yeux bandés, je ne voyais rien. Ce n’est que quelques jours plus tard, après être rentrée chez moi, que je me suis rendu compte du carnage : l’oeil droit est raté, la paupière inférieure est descendue, et j’ai une cicatrice très visible qui remonte jusqu’à la tempe. Mon sein droit est rabougri et cabossé, avec un mamelon qui n’est pas sorti, et en prime il est placé nettement plus haut que le gauche. J’ai découvert par la suite que le médecin avait mis la prothèse du sein droit devant le muscle et celle du sein gauche derrière... »Un sentiment d’impunité jamais osé parler, il doit y en avoir beaucoup... »
Celles qui relèvent la tête, certains chirurgiens proposent de les « reprendre » à prix d’ami, ou plus rarement de les rembourser, à condition qu’elles signent un papier dans lequel elles s’engagent à ne jamais ébruiter l’affaire. Une clause de confidentialité qui n’a aucune valeur juridique, mais qui permet de maintenir une chape de plomb sur les ratages. Quant à engager une action devant les tribunaux, elles ne sont qu’une poignée à franchir le pas. « C’est long, coûteux, et le résultat est aléatoire, explique Martine L., qui depuis sept ans