Samuel Beckett (1906-1989) est un écrivain, poète et dramaturge islandais. Quant à la condition humaine, son écriture est minimaliste et pessimiste. Par ailleurs, il y mêle malgré tout un humour particulier qui a même pris son nom, l’humour Beckettien, qui est une variation du burlesque. Opposer ce pessimisme à l'humour omniprésent chez lui n'aurait guère de sens : il faut plutôt les voir comme étant au service l'un de l'autre, pris dans le cadre plus large d'une immense entreprise de dérision. Avec le temps, il traite ces thèmes dans un style de plus en plus lapidaire, tendant à rendre sa langue de plus en plus concise et sèche. En 1969, il reçoit le prix Nobel de littérature pour « son œuvre, qui à travers un renouvellement des formes du roman et du théâtre, prend toute son élévation dans la destitution de l'homme moderne ». Dans le monde du théâtre, il est connu pour son appartenance au mouvement de l’absurde, notamment avec En attendant Godot (1952) puis Fin de partie (1957). Cette dernière met en scène quatre personnages, trois handicapés (Nell, Nagg, qui sont cul-de-jatte, et leur fils Hamm, dans un fauteuil) et un atrophié (Clov, fils adoptif de Hamm), elle ne contient pas vraiment d’intrigue, sauf peut-être la question de savoir si Clov va s’en aller ou non. Problématique : De quelle manière cette pièce représente-t-elle le tragique de l’existence ?
Face à un monde incompréhensible et irrationnel dû notamment aux grandes ruines des deux guerres mondiales, plusieurs philosophes contemporains (Jaspers, Marcel, Heidegger), et écrivains (Sartre, Camus) s’inscrivant dans la lignée existentialiste ont privilégié la problématique de la condition humaine. Fin de Partie (1957), est une pièce qui atteste à bien des égards du discours beckettien basé principalement sur une vision pessimiste de l’existence et l’échec de toutes tentatives humaines dans ce monde dépourvu de sens. Dans ce livre, l’auteur révèle l’absurde à son point ultime à travers une image vile