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|Montaigne, Essais, III, VI, « Des coches » |
|Commentaire de texte |
Introduction :
Au moment où Montaigne écrit ses Essais, les découvertes et les explorations se multiplient, le rapport à l’autre est envisagé sous un nouveau jour, la littérature dite de voyage devient importante et la réflexion des philosophes va dans ce sens. Montaigne va consacrer aux Indiens d’Amérique deux chapitres de ses Essais : « Des cannibales » et « Des coches ». Il connaît ces peuples à travers l’Histoire générale des Indes de Gomara, qu’il cite à de nombreuses reprises et d’après des témoignages oraux de voyageurs et d’Indiens. Montaigne s’intéresse bien sûr à leurs mœurs et dénonce la violence des colonisateurs. Mais surtout, il s’interroge sur les différences entre les Européens et les « sauvages » (terme alors d’usage), entre l’état de civilisation et celle de « sauvagerie » : existe t-il un état supérieur à l’autre ? Il s’interroge sur la diversité des systèmes politiques, moraux et religieux. Le texte que nous avons ici est extrait des Essais de Montaigne et plus précisément du livre « Des coches », dont la première édition date de 1580. Cet humaniste montre l'importance du corps et de l'esprit et la recherche du bonheur humain, du respect de l'homme avant tout. Il s'oppose donc aux préjugés de l'époque notamment au sujet de la polémique : les hommes du nouveau monde sont-ils des êtres humains ou des sauvages ? Montaigne s'est forgé son opinion suite à une rencontre à Rouen avec six indiens et à la lecture de récits de voyages. Dans cet extrait, on peut se demander si Montaigne n’effectue qu’une critique ouverte de la