Tristesse
Il s’agit de montrer en quoi ce texte relève de l’apologue (reportez-vous à la définition) : ici, c’est un conte philosophique planté dans un décor oriental.
I) Un récit plaisant (on s’attachera à l’analyse des procédés repris du conte traditionnel merveilleux, et plus généralement à tous les procédés destinés à séduire le lecteur)
a) une structure narrative très simple
- schéma narratif très simple qui s’apparente à celui des contes : situation initiale, situation finale, péripéties : la trame est très épurée = un dervis quitte sa solitude pour entreprendre un pèlerinage à la
Mecque
- situation initiale heureuse : notez le champ lexical de la nature idéalisée de manière hyperbolique => nature idyllique (1ère moitié du texte jusqu’à la ligne 30 => évocation indirecte du jardin d’Eden)
- situation finale inversée : champ lexical de la destruction, morts => nature dévastée
- rythme plutôt rapide, récif vif / enlevé => voir le présent de narration qui donne l’impression que la scène se déroule devant nos yeux (p.ex. « il se met en voyage », « il traverse », …) + verbes d’action à relever + dans la syntaxe (analyser notamment la juxtaposion des propositions)
b) le cadre spatio-temporel
- comme dans les contes, le cadre spatio-temporel est mal défini « à quelque distance de Bagdad » => incertitude du lieu héritée de la tradition du conte
- notez le cadre oriental « Bagdad », « Mecque » => volonté d’échapper à la censure en construisant une fiction étrangère
- par ailleurs, exotisme à la mode au XVIIIème => séduction du lecteur
- incertitude du temps : pas d’indications précises
c) les personnages
- le dervis => peu caractérisé. Comme dans les contes : peu ou pas de description physique ; personnage symbolique / schématique qui se réduit à quelques caractéristiques : ici, sainteté (voir la récurrence du lexique religieux «