Votre première démarche consistera à réfléchir de façon très précise sur le sens du sujet, et surtout sur les sens multiples qu'il peut offrir, grâce notamment à la polysémie (un mot ayant plusieurs sens), à l'existence de diverses acceptions (variations à partir d'un même sens), ou encore au jeu des connotations d'un terme (sens dérivé par évocation, par allusion). Vous devrez donc mettre en question votre interprétation initiale du sujet pour ne pas vous lancer dans une argumentation trop unidimentionnelle qui risquerait en outre de vous conduire au hors-sujet.

Attention en particulier aux sujets sous forme de question négative, ou qui semblent suggérer un réponse évidente : «pensez-vous qu'il suffise de développer l'instruction...?»—évidemment, cela ne suffit pas. La tentation est grande de répondre, en substance, «non, bien sûr» et de faire toute une dissertation sur les modalités d'une des possibilités, plutôt que sur l'alternative elle-même, par exemple en explorant comment on pourrait lutter contre la délinquance.

Dans la dissertation philosophique, où l'intitulé du sujet est très concis, déterminer les possibilités de sens est l'étape la plus importante, sur laquelle tout le devoir repose; chaque mot ou presque doit être considéré. Dans le premier exemple, il semble évident que le langage est à la fois ce qui nous rapproche et ce qui nous sépare; le «ou», qui suggère une alternative, ne doit pas tromper. Il reste donc à préciser ce qu'on peut entendre par «langage», mais aussi ce qu'on peut entendre par «nous rapproche» et «nous sépare»—voire se demander qui est ce «nous» (les êtres humains en général, sans doute, mais d'autres interprétations sont possibles)—, et chercher comment le language peut rapprocher et séparer.

Dans le deuxième exemple, la réponse peut être oui ou non, selon le sens qu'on donne à «histoire» et à «contemporaine», sans oublier le rapport qu'il existe entre les deux: s'agit-il de l'histoire qui s'intéresse à