Un bar aux Folies Berge res
Un bar aux Folies-Bergères par Édouard Manet
Travail présenté à
Vincent Lavoie
HAR1475-10
Les approches critiques et théoriques en histoire de l’art
Par Félix Desbiens-Petit
DESF08019000
Histoire de l’art
Université du Québec à Montréal
16 mars Les œuvres peintes d’Édouard Manet ont subi en leur temps toutes les critiques et les sarcasmes possibles comme elles ont probablement suscité de même toutes les interprétations et analyses imaginables, à rebours, depuis la mort du peintre jusqu’à nos jours. Georges Bataille a eu certainement raison de vouloir montrer en lui «l’un des peintres les plus secrets, les plus malaisément pénétrables1» qui ait jamais été. Que veut dire que le tout-Paris de 1860 se soit fendu à ce point, en long et en large, d’un tel rire cruel devant ses tableaux? De sa vie, Manet a beaucoup souffert de ces railleries pleines d’incompréhensions à l’égard de sa volonté et de ses intentions artistiques. Mais après sa vie, les peintres de l’impressionnisme qui ont élevé Manet au pinacle et, plus tard, les historiens et critiques qui l’ont consacré en pionnier du modernisme, l’avaient-ils mieux compris, avaient-ils mieux saisi le fond de ce qui s’est joué réellement dans sa peinture? En pointant, comme l’a fait Matisse, la «simplification» picturale opérée par Manet2, ou en ne relevant à la manière des critiques purement formalistes que son intérêt tout à fait neuf pour la planéité et la matérialité du tableau, ses innovations techniques, tout le monde serait-il passé en-dessous de la complexité inhérente à la peinture de Manet, évidente et signalée on ne peut plus clairement par la confusion critique à son endroit? Cette complexité, certains, à qui la grimace bourgeoise a pu sembler trop indécise pour ne pas dissimuler en vrai quelque chose de plus profond que la question de goût, certains ont pris cette complexité à bras-le-corps. 1881, Manet n’est pas très bien, syphilitique. Il va