Un homme dans un étui de tchékhov
Introduction :
Publiée dans la revue La Pensée Russe en 1898, la nouvelle Un Homme Dans Un Etui forme une trilogie avec les deux nouvelles Les Groseilliers et De l’Amour. Tchékhov fait le choix de construire son récit en une seule partie, il n’y a pas de découpage formel en chapitre comme on a souvent pu en rencontrer dans ses autres nouvelles. L’histoire est celle de deux chasseurs, Ivan Ivanytch le vétérinaire et Bourkine le professeur de lycée, qui passent la nuit dans une grange. Les deux hommes discutent de choses et d’autres et la conversation en vient à Mavra, la femme du maire, qui ne sort jamais de chez elle le jour, qui n’est pas sortie depuis au moins une dizaine d’années. Cette réflexion sur Mavra permet à Bourkine de raconter l’histoire d’un homme qui lui aussi vivait dans « une coquille », un professeur de grec dans son lycée qui s’appelait Bélikov : l’homme dans un étui. Tchékhov va par la voix de Bourkine nous présenter ce personnage singulier, toujours vêtu d’un pardessus ouaté et de caoutchoucs, emportant un parapluie dans une gaine partout avec lui, même les jours de beau temps, ne comprenant que les circulaires qui interdisent quelque chose et redoutant celles qui autorisent. Les autres professeurs et leurs femmes vont tenter de le marier à la sœur d’un de leur nouveau collègue, l’exubérante Varenka. Bélikov se rapproche d’elle de plus en plus, de façon parfois maladroite à cause de toutes les bornes qu’il s’est fixé. Mais l’idée de ce mariage ne plait pas au frère de Varenka qui va s’en prendre à Bélikov de façon brutale et l’humilier devant sa sœur. Le professeur de grec ne s’en remettra pas, il s’enferme de nouveau dans son étui, de plus en plus étroit, il en tombe malade et meurt quelques temps après. Ses collègues l’enterreront presque avec soulagement. Cette histoire et la forme qu’elle prend rappellent le genre du conte, genre populaire très important en Russie. A la lecture de ce récit, nous nous sommes demandé