Depuis la naissance du roman, de nombreux personnages en ont peuplé les pages. Héros au cœur vaillant, courageux, ou en quête de justice, ceux qui ont toujours su captiver le lecteur agissaient dans un but noble. Mais lors de l’évolution de ce genre, on a vu apparaître certains personnages principaux bien éloignés de cet archétype. Abandonnant leurs idéaux purs, ces personnages empruntent « le mauvais chemin » qui était celui des ennemis de jadis. Nous avons ainsi vu apparaître des héros égoïstes, cupides ou encore opportunistes. Ces héros, qui ne respectent pas les valeurs morales, peuvent-ils néanmoins captiver le lecteur ? Nous allons montrer que oui, en exposant d’abord que le personnage immoral peut-être plus complexe que le héros « classique » et que l’histoire prend de l’intérêt notamment grâce à lui. Nous montrerons ensuite qu’il peut être plaisant de s’identifier à ce genre de personnage, et que le lecteur peut aisément trouver motif à les admirer. Le personnage romanesque, malgré un comportement amoral parviendra à capter le lecteur, en particulier si ces actes immoraux s’avèrent être les moteurs de l’intrigue. En effet, le lecteur peut se prendre de passion pour les intentions, aussi mauvaises soient-elles d’un personnage, si elles aboutissent à des péripéties intéressante. Ainsi, les choix du personnage se révèlent essentiels au déroulement de cette intrigue, bien qu’ils correspondent à une attitude immorale. Dans les premiers tomes d’Artémis Fowl de Eoin Cofler, le jeune Artémis junior mettra ses talents de génie au service du crime, dans l’unique but de retrouver l’honneur et le prestige perdue de sa famille. Ainsi, le comportement indigne et égoïste d’Artémis permettra de plonger le lecteur dans une formidable aventure. Si le personnage immoral n’est pas le personnage principal, ses intentions pourront de même être le moteur de l’intrigue. Dans la série fantastique de jeunesse Harry Potter de J.K.Rowling, les desseins du