Un peuples sans memoire
Notre élite et notre jeunesse doit connaître la vérité sur les événements agréables ou désagréables de son histoire lointaine, récente et présente. Pour ce faire, nous tous qui avons eu le privilège de participer, tant soit peu, à la direction du pays à quelque niveau ou à quelque période que ce soit, nous avons le devoir sacré d’informer notre peuple, le plus fidèlement possible, du contenu de nos expériences: les difficultés rencontrées, les solutions apportées aux problèmes, nos erreurs commises, nos doutes et nos interrogations restées sans réponses… Quitte aux générations présentes et futures de nous contredire, de nous approuver ou de nous corriger en nous complétant dans le sens de l’amélioration et du progrès. Onze ans après avoir publié en juillet 1999 mon ouvrage de critique sur la fin de la 2e République : «Ainsi sonne le glas ! Les derniers jours du Maréchal Mobutu », et sept ans après avoir écrit en 2004 «Crimes organisés. Révélations sur les réseaux rwandais et occidentaux », je constate, à travers les débats et échanges, que beaucoup de concitoyens soulèvent, de bonne foi, des questions qui montrent qu’ils n’ont pas lu ces livres, ou qu’ils les ont lus, mais qu’ils n’en ont pas saisi tous les faits et les thèmes développés. Quand nous parlons d’ «agression », d’ «occupation », du «complot international», de « crimes organisés » ou de « coalition des armées des pays africains » soutenue par « les puissances occidentales » qui ont opéré au Zaïre sous couvert de « rébellion » ou de « guerre de libération » qui n’avait de libération ou de rébellion que le nom, si nous avons dénoncé toutes ces contre-vérités disais-je, et continuons à le faire malgré des pressions de tout genre, c’est parce ces faits historiques vécus dans l’exercice de nos fonctions, doivent être transmis aux générations présentes et futures pour leur servir