« Un poème est un mystère dont le lecteur doit chercher la clé »
La poésie, plus que tout autre genre littéraire est d’abord la rencontre entre celui qui par ses mots se livre, se dévoile et dévoile son monde et celui qui reçoit et partage ce dévoilement. Entre le poète et le récepteur, il y a des cultures, des valeurs, des modes de fonctionnement différents, qui peuvent laisser place à des manières de penser et donc à des interprétations différentes.
Stéphane Mallarmé, poète français de la fin du 19ème siècle, est reconnu comme étant le précurseur et sans doute le plus représentatif du symbolisme, de par son style poétique antiréaliste. Il affirme : « Un poème est un mystère dont le lecteur doit chercher la clé ». Aussi peut-on s’interroger sur l’objectif réel que Mallarmé se fixe à travers l’écriture de ses œuvres ? La poésie doit-elle systématiquement engendrer un « décryptage » de la part du lecteur ou est-elle simplement un partage d’émotions, de sensations, d’informations ?
L’analyse des propos de Stéphane Mallarmé sera menée sous deux aspects ; dans une première partie je parlerai de la poésie, langage hermétique de l’évocation et du mystère, et dans une seconde partie, j’évoquerai la poésie, comme langage direct des sentiments et des sensations.
Notons que l’hermétisme est le caractère de ce qui est difficile à comprendre, voir incompréhensible
Mallarmé est un poète appartenant au symbolisme. Ce mouvement littéraire français de la fin du 19ème siècle, encourage les poètes à exprimer leurs idées, leurs sentiments et leurs valeurs au moyen de symbole plutôt que de déclarations explicites. Les symbolistes privilégient le rêve, le fantastique, le mystère, ils préfèrent en effet le rêve à la banalité de la vie, la musique à la chanson... Le mouvement symboliste tente de stimuler l'imaginaire et la sensibilité des gens. Il permet le passage du monde réel au monde de l'idée.
Baudelaire, Verlaine, Mallarmé, sont les trois poètes français qui