Une diffusion sportive soumise à des inégalités
Tout d’abord, il faut souligner le fait que ces trois textes soient apparentés à des scènes de meurtres. En effet, nous pouvons remarquer que dans ces trois extraits, l’attention du narrateur est monopolisée par trois personnages particuliers ; des meurtriers.
Dans le roman d’André Malraux, La Condition Humaine, Tchen, un communiste révolutionnaire, doit tuer un trafiquant d’armes pour s’emparer de sa cargaison, afin de préparer avec son groupe, une insurrection contre le gouvernement. Meursault lui, dans cet extrait de l’Etranger, d’Albert Camus, retrouve involontairement, en se promenant sur la plage, l’arabe qui a blessé Raymond (le voisin de Meursault) au cours d’une bagarre. Il a alors dans sa poche le révolver de Raymond qu’il avait désarmé par protection durant la dite rixe. Enfin dans le texte de Ray Bradbury, Fahrenheit 451, Guy Montag, un pompier chargé de brûler tous les livres qu’il peut rester dans un monde où la lecture n’a plus sa place, se rebelle soudainement contre son supérieur Beatty, qui lui, vient juste de brûler sa maison.
Si ces trois auteurs mettent en commun une seule et unique personnalité dans leurs personnages principaux, en l’occurrence, un meurtrier, ils utilisent tout de même une description différente de leurs sujets.
Dans une première partie, nous analyserons donc les différentes facettes de ces meurtriers, puis dans une seconde partie, nous verrons comment croît la tension dramatique dans les trois extraits de notre corpus et qu’est-ce-qui est à l’origine de ce suspense ?
Pour commencer, André Malraux nous fait le portrait d’un individu qui n’éprouve aucune forme de pitié à tuer, comme il nous le montre ligne 4 : « Pris ou non, exécuté ou non, peu importait », commettre un tel crime pour Tchen, paraît banal : « Le tuer n’était rien ». D’ailleurs l’auteur nous laisse supposer que celui-ci a déjà été confronté à ce genre de situation en disant « qu’il savait combien il est difficile de frapper de