Une journée d’ivan denissovitch
Préface :
Manuscrit anonyme déposé à la revue Novy Mir en 1961. Emeut profondément Tvardovski le directeur (poète le plus populaire de l’URSS, prospecteur de talents sans égal) qui voit en ce manuscrit un chef d’œuvre. Recherche de l’auteur. Manuscrit apporté par un ami de Soljenitsyne.
Découvert presque dix ans après les retours des hommes des goulags, sujet encore très tabou, à remuer selon le directeur. Voit dans le livre de Soljenitsyne un moyen de secouer les consciences apaisées.
Besoin d’obtenir l’imprimatur, censure est forte. (Tvardovski se serait adressé directement à Khrouchtchev en personne) Confie le manuscrit au conseiller personnel de K. pour des raisons culturelles, finalement enthousiasmé par ce roman afin de lutter contre « le culte » de Staline. Publié en 62 par la presse. Grand succès, euphorie générale (Tvardovski écrit dans son avant propos « Il n’est pas de domaines ou de phénomènes de la réalité qui soient aujourd’hui interdits à l’écrivain soviétique ») Arts soviétiques se libèrent (Chostakovitch, Evtouchenko…)
Un mois plus tard, Khrouchtchev remet au pas les arts et les lettres. Soljenitsyne et Tvardovski ne céderont pas, mais le paieront (le premier par le bannissement et le second par la mort)
Renouveau des lettres soviétiques, et œuvre qui permet d’entrevoir la réalité passée (NB : Soljenitsyne dira « Seuls peuvent nous comprendre ceux qui ont mangé à notre écuelle »)
A propos de l’œuvre en elle-même, ce n’est pas une autobiographie. S. projette dans un autrui fabriqué de toutes pièces son vécu de onze ans de captivité. De plus, va l’essentiel, tout est dit avec le minimum de mots. Tout suggère l’énormité des trois tomes de l’Archipel du Goulag. S. peint dans son œuvre une fresque de la déportation. (pas de chapitres, oblige une lecture sans repos comme l’écoulement inexorable des travaux et des jours, le récit à a troisième personne sous le point de vue du personnage principal qui force le