LES VALEURS DU PASSÉ SIMPLE La difficulté de l’emploi du passé simple vient que ce temps est aujourd’hui absent de la langue parlée. On est beaucoup plus à l’aise avec le passé composé qui, à quelque chose près, est, à l’oral, l’équivalent du passé simple qu’on ne trouve qu’à l’écrit (exceptionnellement à l’oral dans le langage soutenu). Comme l’imparfait, le passé simple est un temps du passé. La différence entre les deux temps réside dans le fait que le passé simple exprime des faits totalement achevés (au moment du déroulement du récit). Je m’explique. Dans la phrase suivante Pierre et Jean avançaient péniblement au sein de la forêt lorsqu’ils entendirent un grand cri. la différence entre le verbe à l’imparfait (avançaient) et celui au passé simple (entendirent) tient à ce que le second exprime un fait totalement achevé. En effet, dans le déroulement du récit, on connaît le début et la fin de l’événement constitué par la perception du « grand cri » ; une fois le cri entendu, l’espace de quelques secondes sans doute, l’événement est définitivement achevé. Au contraire, rien ne précise quand l’action d’ « avancer péniblement au sein de la forêt » a commencé et même quand elle s’achèvera. Bien souvent – mais cela n’est pas obligatoire – dans une phrase complexe conjuguée au passé, la proposition principale est à l’imparfait et la proposition subordonnée au passé simple : Je dormais lorsque le téléphone sonna. que l’on peut traduire par : J’étais en train de dormir (depuis combien de temps ?) lorsque (subitement) le téléphone a sonné. Vous remarquerez que cet énoncé : J’étais en train de dormir lorsque le téléphone a sonné correspond au langage oral, mais a le même sens que : Je dormais lorsque le téléphone sonna. Plus généralement, le passé simple exprime des faits totalement achevés sans en préciser nécessairement la durée (qui peut être longue). Quand on écrit, seul compte le fait que l’action ait eu lieu, peu importe qu’elle ait ou non pris du temps : Pendant