Une bouteille dans la mer de Gaza
C’est une journée ordinaire à Jérusalem, un attentat moyen : un kamikaze dans un café, six morts, deux jours d’info à la télévision. Oui, depuis trois ans, l’horreur est devenue routine, et la Ville sainte va tout droit en enfer. Tal, elle, ne s’habitue pas. Elle aime trop sa ville et la vie. Elle veut mourir très, très vieille et très, très sage. Un jour, en plein cours de biologie, une ampoule s’allume au-dessus de sa tête, comme …afficher plus de contenu…
Le jour de mes treize ans, ma grand-mère m’a offert le Journal d’Anne Frank, l’histoire de cette jeune
Juive hollandaise qui a vécu deux ans cachée avec sa famille pendant la Seconde Guerre mondiale, avant d’être déportée. Elle rêvait d’être écrivain et, surtout, de vivre libre, de pouvoir aller au cinéma, se prome- ner dans un jardin, regarder les arbres et écouter le chant des oiseaux sans avoir peur d’être prise et tuée par les nazis. Dans la cachette, il y avait une autre
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Extrait de la publicationfamille avec un garçon, Peter, dont elle était amou- reuse. Je me suis souvent demandé si elle l’avait vrai- ment aimé, ou si elle n’avait pas eu le choix, parce que c’était le seul garçon dans son …afficher plus de contenu…
S’il te plaît, vis ! »
Mais je n’ai pas de super pouvoirs, pas de machine à remonter le temps et c’est ça qui est désolant, quand on y pense.
Je ne sais toujours pas pourquoi j’écris tout ça. J’ai des notes correctes en littérature, sans plus, et je ne rêve pas de devenir écrivain. Ce que je souhaiterais, moi, c’est faire du cinéma, être metteur en scène. Ou alors pédiatre, je n’ai pas encore vraiment choisi. Mais, depuis hier soir, j’ai un besoin incroyable d’écrire, je ne pense qu’à ça. Comme s’il y avait un fleuve de mots qui devait sortir de moi pour que je puisse