Une œuvre d’art nous invite-t-elle à nous évader du monde ou à mieux le regarder?
Les produits de la sculpture, de l'architecture, de la peinture, du théâtre, les œuvres musicales, la chorégraphie de danse ou même l'œuvre de cinéma, … sont des œuvres d'art car sont considérées comme art toutes les activités humaines qui conduisent à la production du beau. Contrairement à la nature qui suit des lois mécaniques déterminées, l'art suppose un agent libre. Marx fait alors la distinction entre l'architecte et l'abeille. L'architecte, lui, va agir selon un plan ou une idée, tandis que l'abeille va agir mécaniquement, selon les lois que lui impose la nature. L'art est une création, et jamais une copie ou une invention, à la différence de l'objet technique. Une œuvre d'art est créée par l'Homme pour sa valeur esthétique et non pas pour son utilité, et cherche donc à toucher les sens de celui qui la découvre. L'art semble nous toucher, nous émouvoir, avant de nous transmettre une information. Doit-on pour autant lui renier toute possibilité de nous éclairer sur le monde? L'œuvre d'art a-t-elle donc comme unique dessein de nous permettre, artistes comme spectateurs, de nous évader du monde? Ou permet-elle également de mieux le regarder? Dans une première étape nous verrons que l'œuvre d'art permet, principalement pour l'artiste, de s'évader du monde qui nous retient. Puis, dans une seconde partie nous verrons que l'art permet également de mieux le regarder. Pour finir, dans une troisième et dernière partie, nous verrons qu'en contrepartie, l'art peut également nous amener à moins bien regarder le monde.
Selon Kant, « L’art n’est pas la représentation d’une belle chose mais la belle représentation d’une chose ». L'objectif de l'art étant avant tout l'esthétique, l'œuvre d'art a alors comme premier objectif de permettre aux gens de contempler quelque chose de beau, de s'échapper, et non pas de mieux regarder le monde qui les entoure. Mais l'œuvre