Verri
Les « observations sur la torture » est un ouvrage publié en 1776 par Pietro Verri. Il faut expliquer un petit peu le contexte d’où l’œuvre est issue pour mieux la comprendre. A cette époque là, la Lombardie est sous la domination des Habsbourg d’Autriche ; depuis quelques années, l’Autriche cherche à moderniser l’état lombarde encourageant des réformes à niveau économique et judiciaire. Milan était gouverné par un officier autrichien, qui promouvait les réformes voulues par l’Empereur, et par le Sénat, qui représentait l’aristocratie lombarde. le Sénat était le principal opposant du système des réforme voulues par Vienne, comme témoigne l’exemple de la réforme du cadastre, à laquelle l’aristocratie cherchait de tout moyen à s’opposer, en se refusant de donner à l’état les information nécessaires et en essayant de garder ses propres privilèges.
Pietro Verri nait à Milan en 1728 dans une famille de cette aristocratie conservatrice. Son père, Gabriele Verri, était un membre du Sénat et un des plus acharné opposant des réformes. Après ses études au collège des Jésuites et au collège des nobles de Parme, où il rencontre Cesare Beccaria, il rentre à Milan et il commence à fréquenter l’Académie des Transformati, qu’il abandonne en 1759 pour participer à la guerre des Sept Ans. Pendant cette période il entre en contacte avec les idées des Lumières européens et fréquente la court de Vienne. Rentré en patrie en 1761, il fonde l’Académie des Pugni, qui réunit les principaux membres des Lumières lombards, notamment Cesare Beccaria et Alessandro Verri, et soutient la diffusion des idées des Lumières face aux préjugés nobiliaires de la société milanaise. En 1764, elle nait la revue « Le Cafè », organe de presse propre des Lumières lombards inspiré aux revues anglaises « The Spectator » et « The Tatler ». « Le café » regroupe à son intérieur plusieurs auteurs, parmi lesquels Cesare Beccaria, Alessandro Verri et Pietro même, directeur et principal essayiste.