Ville Viv0ante Dissertation
J.M. G. Le Clézio est un auteur français contemporain, récompensé en 2008 par le prix nobel de littérature. Les préoccupations liées à l’environnement et à sa dégradation sont récurrentes dans son œuvre, et sont le thème majeur de son roman « le livre des fuites » dont est extrait ce passage, intitulé « ville vivante ». Comment l’auteur réussit-il justement à donner vie à l’univers urbain oppressant qu’il décrit ? Nous verrons d’abord comment le Clézio d'écrit cette ville aux sensations exacerbées, puis comment il déshumanise ses habitants et enfin nous étudierons le rôle du fantastique et de l’absurde dans l’extrait.
I.Une ville mécanique où les sensations oppressantes dominent
L’auteur utilise le champ lexical de la machine, en décrivant les machines elles-mêmes (mécanismes, ascenseurs, soupapes,culasses, moteurs, automobiles, trolleybus) et il énumère les matières (verre, ciment, laiton, acier) et les éléments (réseau, fils)dont la ville est faite. A travers ce lexique, le lecteur est plongé dans un univers froid et désincarné.Dans cette ville le bruit est omniprésent. Il est par moment faible et lancinant (vibration, bruissement, halètement, cliquetis), puis il est amplifié et strident (klaxons, gémissant, crissant, claquant, sifflant). Le Clézio personnifie la ville en faisant du bruit « le langage » de la ville, « sa manière de raconter son histoire ». Le champ lexicale de la vue (on voyait, auréolait) et de l’odorat (odeurs de soufre, d’huile et de carburant) sont également présents, ainsi que la sensation de« chaleur », qui se répand dans les rues de la ville comme le sang se répand dans les veines d’un être vivant. La vie s’exprime donc à travers des sensations exacerbées et oppressantes.La longue énumération de la première phrase (de « ville de ciment… » à « …doucereuse ») et les deux rimes qu’elle comporte(acier/incrusté et ciel/pareil) présente dès le début une ville foisonnante et habitée par la vie. On