Voltaire - article guerre
Dans ce texte, le registre polémique est très présent, le vocabulaire est très précis et permet donc de disqualifier tous les éléments ayant trait à la guerre simplement en les nommant. La guerre est désignée par la périphrase « entreprise infernale » ligne un, les soldats sont des « meurtriers ». Le champ lexical de la violence et de la destruction est très utilisé « exterminer » ligne deux, « faire égorger » ligne quatre, « exterminés par le feu et par le fer » ligne quatre, « meurtres », « détruite » ligne cinq, « journées meurtrières », « déchire », « fera égorger », « fracasse », « je meurs », « tourments inexprimables », « mourants », « détruite par le fer et par la flamme », « les cris des femmes et des enfants expirants ». Les hyperboles amplifient l’impression de destruction totale : « deux ou trois mille » / « dix mille », « en mille morceaux », « cinq ou six mille mourants », « des milliers ». Ici guerre est présentée comme une explosion de violence incontrôlable. Dans le dernier paragraphe de l’extrait, Voltaire change de registre pour toucher autrement le lecteur. L’énonciation change puisqu’on est passé de la troisième personne (paragraphe un, deux et trois) aux deuxième et première personnes du pluriel (paragraphe quatre), puis au « je » dans le dernier paragraphe. Mais ce «je » n’est pas celui de l’auteur. Le paragraphe est constitué d’une seule question rhétorique qui laisse éclater le sentiment d’absurdité et d’horreur de ce soldat imaginaire dans le but d’émouvoir le lecteur. Le registre pathétique repose ici sur la mise en évidence des scènes de guerre déchirantes « des enfants expirants sous les